Naoki Karathanassis
OUT OF MIND
8.OCT.2025
					
				
			
		
	
OUT OF MIND
8.OCT.2025
They don’t know. 
Le mème They don’t know... montre un personnage isolé dans une soirée ou un rassemblement social, souvent appuyé contre un mur, avec un regard mélancolique ou détaché. Dans le texte,They don’t know... est suivi d'une pensée que le personnage solitaire croit être seul à comprendre ou à porter.
They don’t know it's still winter
They don’t know I released
a mixtape in 2014
They don’t know the real plot
hasn't even started
They don’t know I can code in r
They don’t know I was right all along
They don’t know the heat death
of the universe is inevitable
They don’t know the silence
is part of the song
They don’t know I am an artist
L'individu est présenté comme seul détenteur d’une information ou d’une vérité que les autres ignorent, qui crée une tension entre le sujet et les autres, entre son savoir et la surface sociale. Iel vit une expérience que l’environ-nement ne reflète pas et illustre une ambivalence entre la frustration ou la solitude de cellui qui sait ; une forme d’orgueil—ou une autocritique de cette posture. L'image agit comme un commentaire sur ce qui se joue notamment à l'égard de nos affects.
     
Lorsque je dors, et que je suis chatouillé·e, le rêve n'ignore pas cette sensation : il l'intègre, l'enrobe dans sa propre logique. C’est là un exemple d'affect, une interaction entre les pensées et la présence au corps—une trace de ce qui se transforme. Le monde me traverse, je le traverse aussi. Ce que je ressens, ce que je pense, ce que je dis ou projette—tout cela dépasse peu à peu les limites de ma peau. Je suis affecté·e par ce qui m'entoure. Cette diffusion, fait franchir les idées des frontières de chaque individu : jusque dans les images, les mots, les signes.
       Nos affects nous définissent, nous transforment et par là, même notre environnement s'en voit affecté, contaminé. Cette chimie intérieure qui nous démultiplie en représentations multiples, s'étend en pseudos—nous sommes amalgamé·ex comme un compost géant—et l'effet de se représenter reviendrait à regarder quelles images tranformées de nous se projetteraient dans des milliers de miroirs tendus les uns face aux autres. 
Le mème They don’t know... montre un personnage isolé dans une soirée ou un rassemblement social, souvent appuyé contre un mur, avec un regard mélancolique ou détaché. Dans le texte,They don’t know... est suivi d'une pensée que le personnage solitaire croit être seul à comprendre ou à porter.
They don’t know it's still winter
They don’t know I released
a mixtape in 2014
They don’t know the real plot
hasn't even started
They don’t know I can code in r
They don’t know I was right all along
They don’t know the heat death
of the universe is inevitable
They don’t know the silence
is part of the song
They don’t know I am an artist
L'individu est présenté comme seul détenteur d’une information ou d’une vérité que les autres ignorent, qui crée une tension entre le sujet et les autres, entre son savoir et la surface sociale. Iel vit une expérience que l’environ-nement ne reflète pas et illustre une ambivalence entre la frustration ou la solitude de cellui qui sait ; une forme d’orgueil—ou une autocritique de cette posture. L'image agit comme un commentaire sur ce qui se joue notamment à l'égard de nos affects.
Lorsque je dors, et que je suis chatouillé·e, le rêve n'ignore pas cette sensation : il l'intègre, l'enrobe dans sa propre logique. C’est là un exemple d'affect, une interaction entre les pensées et la présence au corps—une trace de ce qui se transforme. Le monde me traverse, je le traverse aussi. Ce que je ressens, ce que je pense, ce que je dis ou projette—tout cela dépasse peu à peu les limites de ma peau. Je suis affecté·e par ce qui m'entoure. Cette diffusion, fait franchir les idées des frontières de chaque individu : jusque dans les images, les mots, les signes.
L'avatar, ce n’est pas simplement une image ou un pseudo que l’on choisit, c'est un vecteur d’affects, une forme digérée et redistribuée de ce que l’on est—ou de ce que l’on cherche à être. Figure à la fois familière et décentrée, elle devient le lieu d’un déplacement existentiel, un relais entre l’être et le paraître, entre le dedans et le dehors.
Longtemps associé à une incarnation divine, l'avatar d'aujourd’hui est devenu un objet identitaire, une figure malléable, souvent cool, parfois dérisoire. Personnalisé, il est la trace d’un soi projeté dans un espace qui réclame sans cesse plus de présence, de performance, de visibilité. Il agit comme un opérateur affectif, filtrant ce qui nous atteint et répondant un peu mieux à l'exigence perpetuelle d’un monde saturé de présences et de signes. On confie volontiers à l’avatar la tâche d’exister à notre place, ainsi le corps peut se retirer—dans sa lenteur, dans sa vulnérabilité, dans les temporalités propres à l’expérience incarnée. Lorsque tout est scène, l'avatar est la façade permanente d’un soi en représentation continue. Il est une coquille aussi stylée que le coquillage soigneusement sélectionné sur la plage.
L’avatar n’est pas simplement une image publique : il devient un outil d’exploration, une projection expérimentale, un déguisement face à ce que la réalité rend impraticable—l'avatar est la signature du jeu. Il absorbe les images qui sont les nôtres, les synthétise, les condense, les redistribue, souvent sans que nous en ayons pleinement conscience ; plus mobile, c'est peut-être là que se joue quelque chose d’essentiel—dans son interchangeabilité.
Cette mise en scène de l’écart entre l’avatar social—ce que l’on montre de soi—et l’expérience intérieure, ouvre une porte vers une singularité et une intimité, tangibles, sensibles, désirantes, aimantes. Cet écart entre apparence et intériorité est précisément ce que permet l’avatar : une présence visible, contrôlée, parfois artificielle, derrière laquelle se tient un sujet complexe. L’avatar n’est pas seulement un masque social ou une extension technique : il est une scène où se négocie en permanence notre rapport au affects. Un filtre entre ce que l’on ressent et ce que l’on montre ; une tentative de maintenir un lien entre ce que nous sommes, et ce que nous voulons être.
Et le masque est souvent si bien collé que l'on peut continuer de croire que nous sommes chacun·e des exceptions.
—
a§s
 a§s
Sleeping Velocity, est un multiple est édité à l’occasion de cette exposition.
LISTE DES PIÈCES PRÉSENTÉES
out of sight 1, acrylique sur coton, 50 × 70 cm, 2025
out of sight 2, acrylique sur coton, 50 × 70 cm, 2025
out of sight 3, acrylique sur coton, 50 × 70 cm, 2025
out of sight 4, acrylique sur coton, 50 × 70 cm, 2025
out of sight 5, acrylique sur coton, 50 × 70 cm, 2025
out of sight 6, acrylique sur coton, 50 × 70 cm, 2025
ANALOG PHOTOS Raphaëlle Serres & Eléonore Bonello
SUBLIMES PHOTOS Delphine
Le bar a été assuré par Eléonore & Raphaëlle
Anaïs nous a aidé pour le montage, la musique
SUBLIMES PHOTOS Delphine
Le bar a été assuré par Eléonore & Raphaëlle
Anaïs nous a aidé pour le montage, la musique
Sleeping Velocity, est le multiple est édité à l’occasion de cette exposition.
@NAOKI_
KARATHA
NASSIS
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NASSIS